En Mai 2011, j'ai accueilli José Artur au Musée Maurice Denis
Hommage à José ARTUR
Saint Germain-en-Laye, le 4 mai 2011
Monsieur le président du Conseil général des Yvelines, cher Alain,
Monsieur le maire de Saint Germain-en-Laye, cher Emmanuel,
Messieurs les Parlementaires, cher Pierre, cher Alain,
Madame Denis, chère Claire,
Monsieur le Directeur du Musée,
Mes chers collègues,
Chers amis, et vous tous qui vous êtes déplacés, et parfois de très loin en l’honneur de celui que nous entourons ce soir : je veux nommer José Artur.
Pourquoi organiser un tel moment en l’honneur de José Artur, me direz-vous ?
Pourquoi faire cette demie-surprise à José, d’inviter ses amis à Saint-Germain-en-Laye, et en particulier ici au Musée Maurice Denis ?
En fait, c’est un complot ; Ourdit par qui ?
Par sa compagne, Patricia, notre amie Geneviève et moi-même. Tous les trois, nous avons constaté une grave omission ! Notre belle ville de Saint germain-en-Laye, notre beau département des Yvelines et son magnifique musée Maurice Denis n’avait pas fêté son anniversaire à un de ses célèbres enfants …
Oui, José Artur est né à Saint Germain-en-Laye. Il est donc légitime que la Ville de Saint Germain-en-Laye, au travers de son Maire, rende hommage à cet artiste, écrivain, homme de théâtre, acteur et animateur.
Oui, la famille de José Artur et la famille du peintre Maurice Denis sont unis d’amitiés depuis plusieurs générations, et il est normal, que notre unique Musée Départemental, célèbre ce lien par l’entremise du Président du Conseil Général.
En mon nom personnel, et en souvenir de quelques moments partagés, je suis heureux et fier de contribuer à célébration, et d’avoir pu l’organiser.
L’histoire de José Artur commence donc un certain 20 mai en l’an de grâce 1927, à Saint Germain-en-Laye, plus précisément Pavillon de Polignac, 15, rue Alexandre Dumas, tout près d’ici, à trois heures du matin exactement. Vous étiez plutôt matinal, José, à cet âge là !
C’était tellement tôt que le médecin est arrivé après votre venue, la votre ….
Cette maison natale, acquise par vos parents en 1926, est marquée par l’histoire …Elle était la propriété du prince roumain Ghika, époux de Liane de Pougy. Celle-ci surnommée « La Divine » pour sa beauté était danseuse et courtisane à la Belle Epoque. Rivale de la Belle Otéro, cela contribuera à la célébrité de l’une comme de l’autre.
Ne pouvant rien faire comme un simple mortel, vous êtes donc né dans le lit d’une célèbre courtisane.
Votre premier jour d’existence sera aussi votre premier jour de mauvaise humeur, car la presse nationale et même locale n’ont pas fait état de votre naissance. Mais il est vrai qu’elles étaient occupées à un autre évènement, moins important à vos yeux certes, mais un peu plus médiatique tout de même : la traversée de l’Atlantique par Charles Lindberg. Vous détesterez à jamais cet aviateur qui a osé vous voler la une des journaux.
Jules, votre père avait une profession plutôt différente de la votre puisqu’il était officier de marine. Avec votre mère, Marguerite Genet, ils auront 9 enfants ; vous êtes le septième et vous avez surtout grandi entouré de vos sœurs.
J’ai retrouvé votre acte de naissance, rédigé à la plume par un fonctionnaire de l’état-civil de notre ville et signé par votre père, Jules et je vous en offre le fac-similé.
Les relations d’amitiés qui unissent la famille Artur et la famille Denis remontent à vos grands-parents, Emile et Henriette Genet, tant à Saint Germain-en –Laye qu’à Perros-Guirec, lieux de vacances communs.
Vos grands-parents, José, auront quatre enfants, dont Marguerite, dite Margot, votre propre mère, filleule de Maurice Denis
De son coté, Maurice Denis épouse Marthe ; ils auront sept enfants. Les Denis, comme les Genet-Artur, fréquentent d’abord la plage de Trestaou, se promènent dans les rochers de granit rose de Ploumanac’h, puis à Trestrignel leur plage favorite.
Marthe Denis et Henriette Genet sont deux vraies amies ; De nombreux tableaux, de nombreuses gravures de Maurice Denis les représentent ainsi que votre maman, Margot, superbe jeune fille aux traits fins et gracieux.
Je tiens ici à remercier tout particulièrement Claire Denis, fille de Dominique, petite fille de Maurice pour la réalisation du diaporama qui présente les relations très proches qui unissent vos deux familles. Ces photos devraient vous surprendre ou tout au moins vous rappeler des souvenirs d’enfance, tant ici à Saint germain-en-Laye, qu’à Perros Guirec, ou à la villa Silencio , véritable cercle intellectuel réunissant des artistes et écrivains parisiens.
Si la radio avait existé à l’époque, je pense que votre grand-père aurait été le premier animateur d’émissions culturelles et artistiques ! Bon sang ne saurait mentir !
Merci donc à Claire Denis qui vous fera la joie tout à l’heure de vous présenter personnellement ce diaporama.
De votre scolarité au lycée de Saint-Germain-en-Laye, votre jeune sœur, Armelle a gardé le souvenir d’un élève ayant beaucoup d’imagination et obtenu d’excellentes notes à ses rédactions. Mais, elle garde aussi en mémoire, un de vos bulletins scolaires qui concluait : Ne s’intéresse pas beaucoup à la classe, mais participe énergiquement aux fêtes de fin d’année.
Pendant la drôle de guerre, grâce à l’entremise de tante Alice, vous ferez la rencontre d’un jeune comédien, François Perrier dont vous deviendrez le petit secrétaire. Cette guerre n’avait rien de drôle, mais elle vous aura au moins permis de fréquenter les lieux les plus chics de Paris, à savoir le wagon de première du métro parisien à l’heure de la sortie des théâtres. C’est là que vous allez rencontrer les grands artistes de l’époque et que va naitre votre passion pour le théâtre et la comédie.
Même si vous faites des petits boulots, comme celui dans une banque, de porteurs de coupons, c’est l’école de la rue Blanche qui vous attirera et vous rentrerez à Paris-inter qui deviendra France-Inter.
Je ne citerais pas les nombreuses émissions que vous avez animé, mais la plus célèbre restera le « Pop Club », émission culte qui durera quarante ans. Il y a là un record mondial à battre !
Sur un ton nouveau, élégant plein d’humour mais parfois aussi avec une acuité critique, vous recevrez vos invités, tout d’abord au bar noir de la maison de la radio, puis au Fouquet’s, votre seconde maison, ou encore au Palm Beach à Cannes.
De l’époque où les Beatles passaient en première partie de Sylvie Vartan, jusqu’aux dernières diffusions sur la modulation de fréquence, le pop restera le lieu culte du monde de la nuit.
Vous aimez la radio et le direct parce qu’ils apportent aux entretiens cette franchise, cette attention ce coté éphémère que l’on ne rencontre pas dans la télévision.
Oui, dites-vous, la radio est un réel progrès puisqu’on a même réussi à supprimer l’image.
Pour plusieurs générations, vous allez être celui que l’on écoute avec assiduité de 22h30à 1h du matin, vous allez être cette voix si particulière et si reconnaissable.
Les membres du « pop club » canal historique que nous sommes tous, ne peuvent oublier la musique de Claude Bolling et le cœur des Parisiennes (24h sur 24h, la vie serait bien dure ….) ni celle de Serge Gainsbourg chantée par Jane Birkin (allonge toi dans la fourrure… les mots trempés dans le cyanure…)
De temps en temps le pop se déplaçait hors les murs ; c’était l’époque où il y a avait encore de l’argent sur les lignes de crédit de France Inter ; et c’est ainsi que j’ai eu la chance de vous rencontrer en 1977, à Lille ; En ce temps-là, je présidais l’association des élèves ingénieurs et j’avais été le fondateur des premières rencontres étudiants-entreprises dans le Nord Pas de Calais. A ce titre France-Inter avait délocalisé ses émissions de la journée, dont le Pop. Je garde encore en mémoire ces trois heures d’émissions que nous avions faites ensemble au Macumba de Lille en présence de 1500 jeunes fans venus pour ce direct. Pour tous les étudiants présents, la soirée avait été chaude , très chaude .
Je n’oublierais pas la chaleur de votre accueil, ni votre manière habile de savoir capturer les émotions des personnes qui vous entourent en leurs faisant oublier le micro que vous tendez.
Au cours de ces milliers de direct, vos chroniques nous ont toujours enchantés
Maurice SOLIGNAC
1er Maire-adjoint
Vice-président du Conseil général des Yvelines
Commentaires